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Jolie couverture non ? Et bien figurez-vous que la société ne m’a pas payé et n’avait pas le droit non plus de l’éditer… C’est dingue hein ?
Petits rappels des faits :
- début 2007 : je termine une commande pour la société Tilsit, un petit jeu de société du nom de Khéops. Le thème est sympa, surtout qu’au départ on était parti sur un style plus pulp, avec momie vengeresse et explorateur à
- Quelques semaines plus tard, j’apprends que la société se met en redressement judiciaire. Quelle veine ! Après Multisim, c’est au tour de Tilsit de me jouer des tours… L’éditeur me propose, afin de récupérer mon argent, de bosser sur un autre jeu et de gonfler ainsi la facture du solde qu’il me doit pour Khéops. Je me tâte, c’est risqué mais si c’est le seul moyen de récupérer ma thune… Dans l’absolu, je suis un peu obligé d’accepter.
- Les mois passent et je ne vois rien venir, aucune proposition de la part de Tilsit, ni d’ailleurs aucune nouvelle sur la santé de la société (tiens, je suis créancier, Tilsit n’est pas sensé me tenir au courant ?!?). Juste un message de départ de la personne avec qui je bossais chez Tilsit. Décidément, ça sent vraiment le roussi…
- Finalement, Novembre arrive et n’ayant toujours pas de nouvelles de la part de l’éditeur, ne voyant aucune activité sur leur site depuis des mois et n’ayant aucune proposition de leur part, je décide de retirer mes billes. Je n’ai pas signé de contrat avec eux, je garde donc tous mes droits de propriété intellectuelle (droit moral et droits patrimoniaux) sur mon travail. J’envoie donc une lettre en recommandé avec AR afin d’informer l’éditeur de ma volonté de ne pas le voir tirer profit de mon travail et ainsi de ne pas l’utiliser. Pas de nouvelles durant des mois… Tant pis, j’aurais bossé pour rien, ça reste dans mes tiroirs. Je n’ai vraiment pas envie de voir mon travail publié et que la société ferme ses portes quelques temps plus tard. Que les choses soient claires : je me suis renseigné auprès d’un juriste spécialisé en droits d’auteur.. Sans contrat, l’éditeur n’a pas tous les droits et je conserve tous les moyens d’exercer les miens…
- Mars 2008. Ho surprise ! Que vois-je sur le site de Tilsit ? Khéops, avec bien sûr ma couverture, mon logo et tout ce qui va avec… Comment dire ? Enervé ? Oui, beaucoup. Mais surtout, exaspéré. Fatigué de l’attitude de certains éditeurs, qui ne respectent rien. Je décide donc de leur manifester mon désaccord profond : non seulement, Tilsit ne respecte pas mes droits, n’a pas tenu compte de ma lettre du mois de Novembre et surtout, se « protège » derrière leur redressement judiciaire – et que l’on soit clair là-dessus, ce n’est pas une protection. Et tous les courriers que j’envoie, rédigés avec le concours du juriste du SNAC, comportent la même réponse boiteuse : on ne peut pas vous payer, car nous avons les mains liées par le redressement judiciaire. Est-ce que cela autorise Tilsit à bafouer mes droits ? Non. Et là-dessus, la société fautive ne communique pas… Etrange, n’est-ce pas ?
- Aujourd’hui, je n’ai toujours pas reçu le moindre copeck de leur part, ni de réponse concernant leur abus. Au passage, le juriste du SNAC appelle cela de la contrefaçon. Et la sanction d’une contrefaçon est selon les termes de la loi punie « de deux ans d’emprisonnement et de 150.000 euros d’amende ».
Je vous laisse tirer de cette histoire votre propre conclusion. Un conseil : un éditeur qui vous fait bosser sans contrat n’est pas sérieux dans le fond et vous aurez à un moment ou un autre des accrochages avec lui. C’est l’expérience qui parle.
Petit détail pour finir : Tilsit n’a même pas pris la peine de m’envoyer un exemplaire du jeu…